La première chapelle-église de la paroisse a été construite en 1738, sur la rive ouest, à côté du manoir seigneurial. Située en zone inondable et subissant les assauts répétés de la Chaudière, l’église tombe rapidement en ruine.

eglise.jpgLa seconde église est construite en 1764, sur une terre située sur la rive est, et sera désormais protégée des eaux. Devenue trop exiguë et vétuste, cette église est à son tour remplacée sur des travaux échelonnés de 1790 à 1797 par une 3e église en pierre avec façade tournée vers le sud. Elle était située à l’emplacement de la sacristie et du transept de l’église actuelle et a été détruite par un incendie.

La quatrième et actuelle église de Saint-Joseph-de-Beauce a été bâtie en trois périodes : sous le curé Nelligan de 1865 à 1868, sous le curé Martel de 1871 à 1876 et sous le curé Blanchet de 1900-1901.

Après l’incendie, le curé James Nelligan, irlandais de naissance, entreprend la construction d’une église à la mesure des ambitions de ses paroissiens et des notables qui veulent rivaliser avec celle de Sainte-Marie de Beauce, la plus grande église rurale du diocèse. Au moment du choix des syndics de la construction, le 16 avril 1865, c’est le protonotaire du palais de justice Zéphirin Vézina qui est désigné président et qui le 11 juin sera autorisé à signer et approuver les plans et devis et spécifications. L’église sera de même pierre que celle du palais de justice, sera tournée comme celui-ci vers la rivière et aura le même retrait par rapport à la rue principale.

On édifie d’abord la sacristie, qui est terminée tel que promis, pour y célébrer la première messe le jour de Noël 1865. Le 21 juin 1866, l’abbé Louis Proulx, curé de Sainte-Marie bénit et pose la pierre angulaire de la nouvelle église.

L’église aura la forme d’une croix latine avec un chevet en hémicycle (chœur en demi-cercle). La façade de pierre de taille, sobre et équilibrée, en pierre de taille piquée, se compose d’un imposant portail en saillie d’inspiration néoromane par sa pierre d’aspect rustique et son fenêtrage qui reprend le motif de la rosace de la tour centrale du clocher en saillie. La flèche du clocher est élégante et le petit clocher de croisée gracieux. Les chevets de l’église et de la sacristie sont en maçonnerie recouverte de crépi, ce qui renforce leur allure rustique.

L’intérieur est principalement de style néoclassique. L’élégant et raffiné décor tout de bois sculpté et dessiné par Peachy comprend trois sections : une nef centrale et deux bas-côtés avec des plafonds à caissons séparés de la nef par de hautes colonnes surmontées d’un entablement qui encercle le chœur et crée une très forte impression d’unité du décor intérieur. Les trois autels dessinés et sculptés par Francis Dion adoptent un style plus moderne et éclectique que le reste du décor intérieur.

Un orgue Louis Mitchellest inauguré en 1881 a été transformé en grandes orgues en 1912-1913. Au cours des années, les travaux de reconstruction et de restauration ont permis qu’il soit encore utilisé à ce jour. Les Sœurs de la Charité fourniront l’organiste à l’église. L’instrument a également été mis au service de la chorale paroissiale fondée en 1899.